La route de la mort

Publié le par Al&Steph

Date : 25/09

On quitte l´hotel de bonne heure, meme si l´eau est retablie. Le temps est le meme qu´hier, toute la vallee est couverte d´une epaisse brume blanche. Il fait frisquet et humide. On se rend directement aux agences de bus. Il y en a plein, mais ils sont deja plein jusqu´a cet apres-midi. On est un peu surpris, et en pleurnichant un petit peu, on obtient un depart en toute fin de matinee. Plus que 3 bonnes grosses heures a tuer. Heureusement, il y a des bancs dans cette petite ville. On est stupefait de voir des femmes andines noires ! Habillees tout pareil avec le chapeau et tout, jusqu´a la coiffure mais avec des cheveux crepus, enorme !

C´est enfin l´heure de prendre la route de la mort, on est place tout a l´avant juste a cote du chauffeur. On est dans un minibus, beaucoup plus pratique et moins dangereux pour cet itineraire. Apres la descente sur Yolosa, la route de la mort proprement dite commence. Dans notre sens, c´est une montee d´une soixantaine de kms jusqu´au col de la Cumbre (plus de 4000m). Au debut, pas de soucis, on peut deja voir le precipice de la fenetre, impressionant certes, mais evitable. Puis on se retrouve plonge dans le brouillard, la pluie s´en mele, la piste n´est que boue surlaquelle on glisse. On ne voit pas a 5m. On commence a croiser de plus en plus de gros camions et des bus. C´est chaud, car le chemin est a peine assez large pour laisser passer un vehicule, les bords ont l´air vraiement friables ! Ce ne sont que coups de klaxon, freinages et manoeuvres perilleuses. Et toujours ce precipice si proche, tout blanc qui veut vous happer. On voit tout a coup une carcasse de camion remontee du ravin, ca refroidit. Une multitude de croix jonchent la route, indiquant dans cette brume les endroits ou des vies se sont finies en quittant le chemin. On se croirait dans un film frisson avec ces croix un peu vaporeuses ressortant dans cette brume blanche. Les conditions sont de pire en pire, on n´en mene pas large, meme si on est plutot en securite avec un chauffeur qui a l´air de connaitre son affaire, et il semble sobre ! Cette route est surnommee ainsi en raison de son taux d´accidents mortels. Mais ceux-ci seraient en grande partie dus a l´etat des chauffeurs, surtout leur etat d´ebriete. Donc avant de monter, s´assurer que le chauffeur ne sente pas l´alcool a 15km et qu´il arrive a garder les yeux ouverts. Cette route, on peut la descendre aussi en VTT (s´assurer de l´etat du velo), mais nous est dans le mauvais sens.  Lorsque je vois le temps, je ne regrette pas de ne pas le faire. On a croise plusieurs groupes, tous crottes, et apparemment fatigues. Un jour comme aujourd´hui, c´est plus galere et dangereux qu´amusant. Ceci dit, les camions des agences sont derriere ou pas tres loin au cas ou, c´est rassurant.

Une fois le col passe, tout va mieux, on recupere une super route asphaltee et large. Finis brouillard et pluie. On decouvre alors les pics enneiges a l´allure dechainee de la cordillere en approchant de la capitale. On entre enfin dans une ville de briques rouges ocres avec des carres noirs posee sur tous les flancs de la vallee. Ce n´est pas moche, pas tres esthetique non plus, mais ca a son charme car c´est dans les memes tons que la roche.

Publié dans Bolivie

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article